Omurice : comment préparer cette omelette de riz japonaise ?

Une grande assiette blanche, du riz frit, une fine enveloppe d’œufs en omelette, un trait de ketchup : le concept ne vous dit rien ? Les passionnés du Japon, des simples amateurs de la gastronomie du pays aux fans de manga et pop culture, auront forcément un visuel en tête. L’omurice, après tout, est un grand classique de la culture nippone. Elle se déguste très facilement chez soi, sans compétence particulière : comment la réaliser ?

L’omurice, une recette typique issue de la cuisine fusion

Dans les films, les animes comme dans les mangas, l’omurice est un plat que consommera forcément, à un moment donné, le héro principal. Servie dans de nombreuses cantines familiales, populaire tant auprès des enfants que des grands, cette omelette de riz sait convaincre. Préparée rapidement, souvent avec les restes de poulet et riz frit de la veille, elle permet de déguster un petit-déjeuner ou un repas bien consistant, sans trop d’efforts.

L’omurice, en effet, consiste simplement en du riz frit, préparé par exemple avec des petits dés de viande et de légumes, enroulé d’une très fine omelette. Des coups de ketchup viennent décorer la préparation dans l’assiette, touche finale qui fait la particularité visuelle du plat comme sa finalité gustative. L’acidité et le sucré du ketchup permettent après tout de relever toutes les saveurs.

C’est aussi, souvent, grâce à ce petit trait de sauce rouge que certains messages sont passés. Un cœur, un message d’encouragement, un petit mot de colère : il n’est pas rare de voir l’omurice servir de messagère dans les animes. Au-delà de l’aspect visuel, qui fait la marque de fabrique de l’omelette japonaise, c’est le mélange des cuisines qui attire l’attention.

Cette recette apparaît au début du 20ème siècle, au plein cœur de l’ère Meiji. La période marque le lancement d’une transition énorme pour le Japon. En effet, il passe d’un pays volontairement très isolé à une région qui s’ouvre au monde. Cette modernisation passe également par la cuisine, avec la création de la cuisine yoshoku. Elle se laisse tenter par une fusion de traditionnel et de moderne, qui donne naissance à l’omurice, aussi appelée omuraisu.

Remonter l’origine de l’omelette japonaise au riz, l’omuraisu

Ce plat typique de la cuisine yoshoku, fusion, emprunte son nom à la langue anglaise. Le terme japonais, omuretsu, est en réalité un mélange des mots omelette et rice, pour riz. Contractée en omuraisu, autrement dit omurice, l’omelette de riz s’est imposée dans la cuisine japonaise. Plusieurs restaurants tokyoïtes cherchent à s’en attribuer la paternité.

C’est le cas, par exemple, du Renga-tei, connu pour avoir donné son essor au tonkatsu, plat japonais incontournable. Il ne serait pas illogique, alors, qu’il ait également permis à l’omurice de prendre en popularité. Le tonkatsu et l’omurice, en effet, tiennent tous les deux de la même conception de la cuisine. Des plats bons, d’une cuisine agréable, mais qui restent accessibles.

C’est tout le concept derrière la cuisine b-kyu gurume. De fait, en plus d’être une création de la cuisine fusion, l’omurice est un plat de la gastronomie de second rang. Bien qu’elle soit apparue au début des années 1900, l’omurice prend un énorme gain de popularité au cours des années 80 et 90. L’omurice se révèle alors être un testament de deux périodes transitoires pour le Japon. La première, l’ère Meiji, symbole de son ouverture vers le monde.

La seconde, les années 90, alors que le Japon souffre d’une crise économique de grande ampleur. Cette coutume japonaise de dîner dans des restaurants de grande classe, à l’addition salée, se voit alors perturbée par l’arrivée de cette cuisine de second rang. Elle s’impose alors comme un plat tout aussi bon, sans débourser des centaines de yen. Aujourd’hui encore, sa popularité reste ancrée grâce à sa grande accessibilité.

L’omurice, une omelette qui se décline pour tous les goûts

L’omelette de riz japonaise a le don de pouvoir plaire à la majorité des foyers. Considérée comme création « de second rang », soit dans une optique de populariser la bonne nourriture pour pas cher, l’omurice veut ainsi être accessible à tous. Cela passe par l’utilisation des restes, par exemple, ou une préparation très simple, qui ne nécessite pas de grandes compétences culinaires. En prime, l’avantage certain de l’omurice pour tous les curieux de la cuisine nippone est la multitude de variations existantes.

C’est, finalement, tout le principe de l’omelette et du riz frit. Chacun le réalise comme il le souhaite, avec les ingrédients qu’il préfère. Vous aimez le poulet, mais pas trop les légumes ? Au contraire, c’est le porc qui vous tente, avec un peu de vert ? Peu importe, il y aura toujours un moyen d’adapter la recette à votre goût. Elle se prête donc tant aux amoureux du poulet ou des poissons qu’aux végétariens, qui peuvent créer une alternative sans viande.

Pour ceux qui craignent l’étape de l’enrobage du riz par la fine omelette, là encore, pas d’inquiétude. Vous pouvez, par exemple, réaliser des œufs brouillés. Il suffira de les déposer sur votre riz frit, de sorte à les recouvrir. D’un coup de fourchette, vous profiterez de tous les goûts de la même façon. Si vous aimez vos œufs un peu plus coulants qu’en omelette, vous pourrez même expérimenter avec l’omelette explosive. Lassé du riz ? Il y aura même une option avec des nouilles japonaises, les yakisoba : c’est l’omusoba.

Comment réaliser une omurice à la maison ?

Afin de déguster une omelette de riz japonaise, vous l’avez compris, il n’y a pas de recette universelle. Chaque foyer réalise sa propre version, avec la viande et les ingrédients dont il dispose. Il ne tient qu’à vous, donc, d’adapter la recette suivante en fonction de vos préférences. N’hésitez pas à utiliser du riz de la veille, déjà cuit, c’est l’astuce pour un riz frit plus goûteux encore.

La recette à suivre pour une omurice réussie

  • 2 bols de riz ;
  • 50 à 150 g de poulet, de porc ou autre viande, coupés en petits morceaux ;
  • petit pois, champignons coupés finement, carottes en petits cubes, bref : les légumes de votre choix ;
  • 1 petit oignon haché ;
  • poivre, sel, sauce soja ou saké ;
  • ketchup et huile ;
  • 2 gros œufs.

Commencez par réaliser la préparation de riz. Faites frire les oignons, puis ajoutez la viande, les légumes et enfin le riz. Laissez sauter, avant d’assaisonner à votre goût. Le riz repose, sur le côté, pendant que l’omelette se prépare. Battez les œufs, avec du sel et du poivre, et versez-la en couche fine dans la poêle chaude.

Les friands de fromage peuvent en rajouter sur un côté, avant de verser le riz frit au milieu. Dosez bien afin de pouvoir rabattre les bords de l’omelette, enfermant le riz dans son enveloppe d’œufs. Laissez glisser l’omelette vers le bord de la poêle pour qu’elle tombe dans l’assiette. Décorez de ketchup avant de déguster, pour l’expérience complète.

L’alternative baveuse : recette de l’omurice explosive

Pas très friand d’une omelette classique ? Les Japonais ont très vite expérimenté avec cette recette d’omurice pour proposer une variante plus coulante. De quoi profiter des œufs encore baveux, pour une recette très crémeuse en bouche. C’est l’omurice explosive, autrement appelée tampopo omurice. Pour la réaliser, le principe reste le même.

Vous réalisez le riz frit, avec les ingrédients souhaités. Seulement, cette fois, vous le moulez en ovale et de façon compacte sur une assiette. Vous y déposerez, délicatement, l’omelette baveuse. Celle-ci se prépare légèrement différemment.

Il ne faut pas hésiter, en effet, à ajouter un peu de lait, 1 cuillère à soupe environ, aux œufs battus. Cela permettra de renforcer le goût crémeux. Il faut éviter de trop battre les œufs pour bien préserver leur texture. Dans une poêle chaude, graissée au beurre ou à l’huile, versez le mélange d’œufs.

Laissez prendre jusqu’à mi-cuisson, en ramenant régulièrement l’œuf vers le milieu pour uniformiser l’omelette. Les plus adroits arriveront à rouler l’omelette sur elle-même, de sorte à ce que l’œuf baveux soit enveloppé d’une couche plus cuite.

Dans tous les cas, l’omelette se glisse ensuite sur la préparation moulée de riz, où elle vient se répandre, prête à être dégustée. Une fois encore, sans oublier le filet de ketchup.